Lexique

Explications succinctes de certains termes fréquemment utilisés sur le site et renvois éventuels vers des références plus exhaustives sur le sujet 

AEIA (Agence Internationale pour l’Energie Atomique)

Organisation internationale créée en 1957 pour régler les échanges internationaux dans le domaine de l’électronucléaire . Son siège est à Vienne en Autriche 

Arme nucléaire(bombe atomique, bombe nucléaire…)

Arme constituée d’un dispositif explosif nucléaire.  Cette arme, pour être utilisée nécessite obligatoirement d’être transportée par un vecteur (bombardier, avion de chasse, artillerie, missile…)
Les armes nucléaires comprennent principalement les bombes atomique (voir plus bas) et les bombes H (voir plus bas)

Arme nucléaire stratégique

Arme nucléaire conçue pour attaquer des cibles ennemies importantes situées  à très longue portée, souvent intercontinentale. Elles sont  prévues pour frapper les forces nucléaires stratégiques ennemies et leurs infrastructures, ainsi que les centres industriels .
Les armes nucléaires stratégiques sont  transportées par des missiles balistiques à longue portée. 

Arme nucléaire tactique

Arme nucléaire conçue pour attaquer des cibles ennemies à courte portée. Les armes de ce type sont utilisées pour frapper le front des forces conventionnelles ennemies et leurs infrastructures. C’est la raison pour laquelle les armes nucléaires tactiques sont parfois appelées armes nucléaires du champ de bataille. Les armes nucléaires tactiques sont emportées par des missiles de croisière et balistiques à courte portée, des bombardiers ou des avions de chasse ou une artillerie à longue portée. 

Arme radiologique

Arme qui diffuse des matières radioactives sans produire d’explosion nucléaire. Les armes radiologiques sont parfois appelées « bombes sales ».

Arme thermonucléaire ou bombe H

Engin explosif qui libère de l’énergie par une réaction de fusion. Un dispositif de fission est utilisé comme amorce pour provoquer les températures nécessaires au déclenchement du processus de fusion. Les armes thermonucléaires sont parfois appelées bombes à hydrogène, armes de fission-fusion ou armes nucléaires de deuxième génération.

Atome

L’atome (grec ancien ἄτομος [átomos], « insécable »)1 est la plus petite partie d’un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre. Les atomes sont les constituants élémentaires de toutes les substances solides, liquides ou gazeuses. Les propriétés physiques et chimiques de ces substances sont déterminées par les atomes qui les constituent ainsi que par l’arrangement tridimensionnel de ces atomes. Bien que qualifiés par les anciens d’insécable, les atomes ne sont pas indivisibles, mais sont eux-mêmes constitués de deux types d’élément : un noyau constitué de protons et de neutrons , de plus des électrons  gravitent autour du noyau.

Bombe Atomique

La bombe A, communément appelée bombe atomique, bombe à fission ou bombe nucléaire, est un engin explosif où l’énergie est obtenue par la fission nucléaire d’une masse critique d’éléments fissiles comme l’uranium 235 ou le plutonium 239. la Bombe A comporte un étage primaire contenant un détonateur et assez de matières fissiles pour créer une réaction en chaîne. 

Bombe à Hydrogène 

La bombe H, communément appelée bombe à fusion ou bombe à Hydrogène.(voir plus haut)

Capacité de première frappe
First-strike capability

Capacité d’éliminer les moyens de rétorsion d’un adversaire en lançant une attaque massive sur ses engins et installations nucléaires. (Voir aussi capacité de riposte.)

Capacité de riposte
Second-strike capability

Possibilité de lancer une riposte nucléaire suffisamment puissante pour infliger des dommages inacceptables à un agresseur, après avoir subi une première frappe nucléaire. Il faut pour cela posséder une force nucléaire et des infrastructures connexes suffisamment importantes et diversifiées pour qu’elles puissent survivre à une première attaque lancée par un adversaire. Cette capacité est le minimum indispensable pour exercer une dissuasion nucléaire crédible en présence de plusieurs pays dotés d’armes nucléaires.

Contre-forces
Counterforce

Doctrine nucléaire qui préconise le recours à l’arme nucléaire pour détruire ou endommager considérablement les forces nucléaires d’un adversaire et les installations connexes (plutôt que de viser des centres industriels et de population). L’objectif est d’exercer une dissuasion
nucléaire en menaçant un adversaire de le priver de la possibilité de réussir une attaque nucléaire. Il faut pour cela disposer d’une capacité de riposte, avec des informations et des vecteurs précis, afin de pouvoir viser avec précision les engins et installations nucléaires de l’adversaire.

Contre-valeurs
Countervalue

Doctrine nucléaire qui prévoit de riposter en utilisant des armes nucléaires pour détruire ou endommager sérieusement les centres industriels ou de population d’un adversaire. L’objectif est d’exercer une dissuasion nucléaire en menaçant de sanctionner toute attaque nucléaire (ou autre) par une réaction dévastatrice. S’il s’agit de deux États dotés d’armes nucléaires, ils doivent disposer d’une capacité de riposte.

Détonateur

Dispositif qui se sert d’explosifs pour faire passer la matière fissile d’une masse sous-critique à une masse critique afin de déclencher une réaction de fission

Dissuasion nucléaire

Menace de recourir à l’arme nucléaire pour dissuader une attaque armée (généralement nucléaire). Ce concept est apparu aux États-Unis à la fin des années 40 comme une réponse face à la menace des forces classiques soviétiques et, par la suite, des forces classiques et nucléaires.
La dissuasion nucléaire est la clé de voute de l’OTAN  pour la sécurité des membres de l’Alliance. Le  maintien d’une force nucléaire est un garant du maintien de la paix. Pour  les abolitionistes, cette doctrine est un mythe qui incite à la prolifération de l’arme nucléaire.

« La dissuasion banalise l’arme atomique et donne à l’état qui la possède un statut intolérable pour ceux qui ne la détiennent pas. Si cette arme est nécessaire à la sécurité de certains, elle doit l’être à tous.

La dissuasion par la bombe atomique  encourage tous les peuples à l’acquérir 

Le concept de la  dissuasion est devenu le plus grand obstacle à leur élimination ». Pierre Villard : « Pour en finir avec la bombe »2011

Doomsday Clock
L’Horloge du jugement dernier

 

Depuis septante ans il existe  un outil conçu pour rappeler la destruction de l’humanité par le feu nucléaire. La Doomsday Clock est une horloge imaginée par des scientifiques pour indiquer la distance virtuelle nous séparant de l’apocalypse nucléaire. En janvier 2017, le Bulletin of the Atomic Scientists annonçait que l’horloge avait été avancée de 30 secondes, la ramenant à un niveau jamais atteint depuis les années 1950 : deux minutes et trente secondes avant minuit. 

 

Essais atomiques ou essais d’ armes nucléaires

Essai sous-critique
Subcritical test

Expérience nucléaire qui s’arrête avant qu’une réaction en chaîne ne se déclenche. Ces essais fournissent des données sur les propriétés du matériel nucléaire vieillissant et permettent d’évaluer les performances et la sûreté des armes nucléaires stockées.

Étage primaire (ou amorce)
Primary

Première partie d’une arme nucléaire à fission ou à fusion. Deux types d’étage primaire sont utilisés dans les dispositifs explosifs nucléaires : le premier est une charge d’explosif brisant qui projette deux masses sous-critiques d’uranium 235 l’une contre l’autre, ce qui provoque une masse critique. Le second utilise une explosion classique pour comprimer une masse sous-critique d’uranium 235 ou de plutonium 239 en une masse critique.

Expérience à haute densité d’énergie
High-energy-density experiment

Expérience à petite échelle qui simule les conditions d’une explosion thermonucléaire. Ces expériences permettent de réunir des informations plus précises sur le comportement de la matière à haute densité d’énergie. Elles sont particulièrement utiles pour examiner l’étage secondaire de la tête, mais peuvent aussi servir à étudier l’étage primaire. Elles utilisent les sursauts de rayons X ou les pulsations de pression. Les résultats des expériences sont comparés aux prévisions théoriques et servent à améliorer les modèles informatiques.

Explosif brisant peu sensible
Insensitive high-explosive (IHE)

Catégorie d’explosifs chimiques utilisée dans le détonateur des armes nucléaires et qui permet d’éviter une explosion accidentelle. Ces explosifs résistent à certains incidents, comme une chute ou d’autres chocs du même type. Ils permettent d’éviter que la matière fissile d’une tête nucléaire ne devienne critique par accident.

Explosion nucléaire
Nuclear explosion

Libération d’énergie non contrôlée produite par une réaction de fission, de fusion ou les deux. Elle provoque un ensemble d’effets initiaux et résiduels, et notamment une onde de choc, un rayonnement thermique, un rayonnement initial, une impulsion électromagnétique et un rayonnement résiduel. Les effets d’une explosion nucléaire diffèrent selon la puissance et la conception de l’engin, l’altitude de l’explosion, l’environnement et, dans une certaine mesure, des conditions météorologiques.

Explosion nucléaire expérimentale
Nuclear test explosion

Explosion expérimentale d’un dispositif explosif nucléaire, réalisée à des fins militaires. Ces explosions ont été utilisées pour mettre au point de nouvelles ogives, pour adapter les anciennes aux nouveaux vecteurs, pour garantir la fiabilité des stocks actuels d’armes nucléaires,

Fabrication de combustible nucléaire
Nuclear fuel fabrication

Processus consistant à fabriquer du combustible nucléaire sous forme de barre, de plaque ou autre, et qui constitue l’élément combustible. Seuls des éléments combustibles peuvent être insérés dans les réacteurs nucléaires.

Fission

La fission nucléaire est le phénomène par lequel un noyau atomique lourd (c’est-à-dire formé d’un grand nombre de nucléons comme l’uranium, le plutoniumetc.) est scindé en deux ou en quelques nucléides plus légers. Cette réaction nucléaire s’accompagne de l’émission de neutrons (en général deux ou trois) et d’un dégagement d’énergie très important. L’émission de neutrons peut entraîner une réaction en chaîne, phénomène mis en œuvre dans les centrales nucléaires pour la production d’électricité et dans les bombes atomiques. ( wikipedia)

Fusion 

La fusion nucléaire (ou thermonucléaire) est le processus dans lequel deux noyaux atomiques s’assemblent pour former un noyau plus lourd. La fusion nucléaire dégage une quantité d’énergie colossale par unité de masse. La fusion nucléaire est utilisée dans les bombes H .Contrairement à l’énergie obtenue par la fission pouvant servir à des applications civiles (centrales nucléaires) , celle obtenue par fusion n’a pas encore pu être domptée pour des applications industrielles et ce malgré des efforts considérables pratiqués par les scientifiques dans de nombreux pays  depuis plus de 70 ans  

 

Guerre nucléaire
Nuclear warfare

L’utilisation d’armes nucléaires comme instruments de guerre.

 
 

Hiver nucléaire

est un phénomène climatique hypothétique de baisse globale des températures de surface, prédit comme pouvant être le résultat d’une guerre nucléaire massive. Il serait analogue à l’hiver volcanique ou à l’hiver d’impact.

L’hiver nucléaire est le cauchemar de tous ceux qui se sont penchés sur les conséquences d’un conflit nucléaire.  L’hiver nucléaire serait la conséquence des millions de tonnes de fumées, de poussières et de débris propulsés dans l’atmosphère par l’explosion des bombes atomiques et se répandant tout autour de notre planète. En masquant le rayonnement solaire, en détruisant la couche d’ozone, ils condamneraient à mort des populations se trouvant à des milliers de kilomètres des explosions.

Mais est-il possible tout de même et dans certaines conditions de survivre à un hiver nucléaire ce que décrivent d’ailleurs tant de livres et de films de science-fiction décrivant un univers post-apocalyptique? C’est la question que se posent sérieusement Life Noggin et Gizmodo. La réponse la plus simple est probablement non. Mais en fait tout dépend des pays qui mènent la guerre nucléaire et plus encore du nombre de bombes qui sont lancées et où elles sont lancées.

Famine et radiations

Comme le montre cette simulation animée, une guerre nucléaire «limitée» avec l’utilisation de 100 bombes de la puissance de celle d’Hiroshima, par exemple entre le Pakistan et l’Inde, se traduirait par des quantités importantes de l’ordre de 3 à 4 millions de tonnes de carbone propulsés au-dessus des nuages dans la stratosphère dont ils ne pourraient pas être «nettoyés» par les pluies. Les fumées couvriraient l’ensemble du globe en moins de deux semaines et il faudrait une décennie pour qu’elles disparaissent totalement. Elles absorberaient une partie du rayonnement solaire et verraient leur température approcher les 100 degrés celsius ce qui détruirait une partie de la couche d’ozone. Cela se traduirait par presque un doublement de la quantité d’UV qui frapperaient certaines régions. En Amérique du nord et en Europe, il faudrait seulement quelques minutes en juin pour attraper un coup de soleil.

Par ailleurs, la température baisserait sur tout le globe de plusieurs degrés ce qui aurait un impact désastreux sur les cultures. Jusqu’à 2 milliards de personnes pourraient périr de la famine.

Glaciation

u bout de cinq ans, la température sur terre resterait en moyenne inférieure de 1 degré celsius à ce qu’elle était avant la guerre atomique et la couche d’ozone resterait fortement endommagée. Et il ne s’agit que de l’hypothèse de l’utilisation de 100 bombes. Il y en a 15.000 dans les arsenaux…

«Avec 100 bombes et moins, il est possible que vous puissiez survivre aux conséquences de la famine et de l’exposition aux radiations d’UV» explique Pat Graziosi qui a réalisé la vidéo de Life Noggin. «Mais avec une guerre nucléaire de grande ampleur, l’hiver nucléaire serait encore plus terrible».

Si des centaines ou des milliers de bombes étaient lancées par les Russes, les Américains, les Chinois… elles pourraient envoyer dans l’atmosphère jusqu’à 180 millions de tonnes de poussières. Elles resteraient dans la stratosphère entre 10 et 20 ans et le rayonnement solaire serait tellement réduit «qu’à midi la clarté serait celle d’une nuit de pleine lune». Les grandes zones agricoles de l’hémisphère nord se trouveraient rapidement gelées et la baisse des températures serait supérieure à celles de la dernière ère glaciaire il y a 18.000 ans. L’homme avait alors failli disparaître. A nouveau, la survie de l’espèce humaine serait en jeu.

 

Impulsion électromagnétique
Electromagnetic pulse (EMP)

Effet d’une explosion nucléaire qui détruit les équipements électroniques et les mémoires informatiques ou les endommage. Il se traduit par l’apparition soudaine de champs électriques et magnétiques, de courte durée, mais extrêmement puissants.

Irradiation
Irradiation

Isotope

Sont qualifiés d’« isotopes » les différents types d’atomes d’un même élément qui se distinguent seulement par leur nombre de neutrons. Les isotopes d’un même élément gardent en effet le même nombre de protons et d’électrons. Ils possèdent aussi les mêmes propriétés chimiques. « Un exemple très connu de couple d’isotopes est constitué par le carbone : le carbone est présent en grande majorité sous son isotope de poids atomique 12 (le « carbone 12 ») ; d’autre part, on peut trouver en faible quantité l’isotope de poids atomique 14 (le carbone 14), qui est chimiquement strictement équivalent au carbone 12, mais qui est radioactif. En effet, les neutrons supplémentaires du noyau rendent l’atome instable. Il se désintègre en donnant de l’azote 14 et en émettant un rayonnement bêta« (Wikipedia) 
De son côté, l’uranium a 17 isotopes, tous radioactifs. Ils possèdent tous 92 protons mais ils ont entre 125 et 150 neutrons. Seulement trois sont présents naturellement sur Terre et surtout l’un d’eux, à plus de 99% : l’uranium 238.Si l’isotope d’un élément donné est radioactif, on l’appelle radionucléide ou radio isotope (par exemple l’uranium 238, l’iode 131…).Le préfixe « radio » signifie « radioactif ». Le suffixe « nucléide » signifie « noyau »

Masse critique
Critical mass (or critical density)

Quantité minimale de matières fissiles nécessaire pour qu’une réaction en chaîne puisse se produire. Cette quantité varie selon plusieurs facteurs tels que l’isotope fissile utilisé, sa concentration et sa forme chimique, sa densité et l’arrangement géométrique de la matière. Lorsque les matières fissiles sont comprimées par des
explosifs, la densité augmente et la masse critique nécessaire pour une explosion nucléaire est réduite ; la matière a ainsi atteint la densité critique. Le Groupe consultatif permanent sur l’application des garanties du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie
atomique (AIEA) a défini les quantités significatives comme étant 25 kilogrammes d’uranium 235 fortement enrichi, 8 kilogrammes d’uranium 233 ou 8 kilogrammes de plutonium 239. Avec un réflecteur correct, moins de 50% de ces quantités peuvent suffire pour constituer une masse critique.

Matière de qualité militaire
Weapon-grade material

Matière fissile pouvant être utilisée dans des dispositifs explosifs nucléaires. La plupart des armes nucléaires utilisent du plutonium 239 pur à 90% ou de l’uranium 235 enrichi à plus de 90%.
(Voir aussi réaction en chaîne, masse critique, enrichissement, matière fissile, fission, plutonium et uranium.)

Matière fertile
Fertile material

Isotope qui peut se transformer facilement en matière fissile en absorbant un neutron.

Matière fissile
Fissile material

Matière qui réagit facilement par une fission lorsqu’elle est bombardée de neutrons. L’uranium 235 et le plutonium 239 sont les matières fissiles généralement utilisées pour la fabrication de dispositifs explosifs nucléaires. D’autres matières fissiles peuvent être utilisées. Il s’agit de l’uranium 233, de l’américium, du neptunium et d’autres isotopes de plutonium.

Matière fissionnable
Fissionable material

Matière pouvant faire l’objet d’une fission si elle est bombardée de neutrons ou photons d’une énergie suffisante. L’uranium 238, par exemple, est fissionnable, mais pas fissile.

Modèle informatique
Computer model

Simulation électronique initialement utilisée pour faciliter la conception de têtes nucléaires et contrôler leur comportement explosif. Ces modèles peuvent servir à simuler le comportement d’une tête nucléaire au moment de l’explosion afin de garantir que le remplacement ou la modification de certains de ses composants
n’auront pas d’incidence négative sur la sécurité ou la fiabilité de la tête. Les modèles informatiques sont conçus à partir des données obtenues lors d’explosions nucléaires. Les modèles informatiques permettent de mieux comprendre, entre autres, la dynamique d’implosion provoquée par le détonateur, l’allumage et la combustion des gaz de propulsion, et le déclenchement de la fusion dans les armes thermonucléaires.

Plutonium
Plutonium

Élément radioactif de numéro atomique 94. Il compte 13 isotopes et notamment le plutonium 239 et le plutonium 240. Le plutonium 239 est utilisé presque exclusivement pour la fabrication d’armes nucléaires. Il apparaît lorsque l’uranium 238, soumis à irradiation, absorbe un neutron supplémentaire. Le plutonium 240 est un isotope dont la présence complique la fabrication de dispositifs explosifs nucléaires, et ce, pour plusieurs raisons : une très forte émission de neutrons, une décroissance par fission spontanée, une masse critique plus élevée et une très grande production de chaleur. Il existe plusieurs catégories de plutonium, selon leur teneur en plutonium 240. Les États-Unis distinguent, par exemple, trois catégories de plutonium : le plutonium de qualité militaire, qui contient moins de 7% de plutonium 240 ; le plutonium de qualité combustible, qui contient entre 7 et 18% de plutonium 240 ; et le plutonium de qualité réacteur, qui contient plus de 18% de plutonium 240. Toutes les catégories de plutonium peuvent être utilisées pour fabriquer des dispositifs explosifs nucléaires.

Puissance
Yield

Énergie totale libérée par une explosion nucléaire. Elle est généralement exprimée en tonnes d’équivalent trinitrotoluène (TNT). Il s’agit, autrement dit, de la quantité de TNT nécessaire pour produire une énergie équivalente. Une puissance d’une kilotonne représente la même énergie que l’explosion de 1 000 tonnes de TNT, et une
puissance d’une mégatonne représente la même énergie que celle produite par l’explosion d’un million de tonnes de TNT. Le TNT est un explosif classique courant. Une kilotonne équivaut à 4,17 x 1012Joules. A titre d’exemple la bombe  (« Little Boy »)lancé sur Hiroshima était de 13.5 kT (kilotonne) Elle sert actuellement de référence. La bombe la plus puissante jamais construite fut la la bombe soviétique appelée la « Tsar Bomb »   sa puissance était de 57.000 kT ou 57 Mégatonne 

Quantité significative (QS)
Significant quantity (SQ)

Quantité de matière nucléaire suffisante pour fabriquer un dispositif explosif nucléaire. Définie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme étant 25 kilogrammes d’uranium 235 hautement enrichi, 8 kilogrammes d’uranium 233 ou 8 kilogrammes de plutonium 239.

Radioactivité
Radioactivity

Processus au cours duquel le noyau d’un atome instable dégage de l’énergie et émet des particules alpha, bêta ou gamma. Les particules alpha sont des noyaux d’hélium très rapides, qui ne risquent pas vraiment de pénétrer dans l’organisme humain mais qui, si elles sont absorbées par les poumons ou la moelle osseuse, peuvent constituer une menace grave pour la santé. Les particules bêta sont des électrons dont la masse équivaut à un millième de celle des particules alpha, mais elles sont beaucoup plus rapides. Les particules bêta peuvent pénétrer plus facilement le tissu de l’organisme et représentent une menace beaucoup plus grave que les particules alpha. La radioactivité gamma est un rayonnement électromagnétique d’une très grande puissance. Ces rayons peuvent être extrêmement dangereux pour l’être humain.

Réacteur nucléaire
Nuclear reactor

Engin conçu pour assurer une réaction en chaîne contrôlée lorsqu’il est alimenté en matières fissiles. Il existe deux types de réacteurs nucléaires : les réacteurs à eau lourde et ceux à eau ordinaire. Les premiers utilisent de l’eau lourde, autrement dit du deutérium, un isotope de l’hydrogène, ou du carbone, comme modérateur pour
ralentir les neutrons, ce qui accroît les possibilités de fissionner l’uranium 235. Ces réacteurs sont utilisés pour produire du plutonium 239. Le modérateur ralentit les neutrons émis par l’uranium 235, le plutonium ou d’autres noyaux, ce qui permet aux isotopes fertiles d’uranium 238 de les absorber et de se transformer en plutonium 239. Les réacteurs à eau ordinaire utilisent de l’eau normale pour contrôler le processus de fission. Ils ne peuvent fonctionner avec de l’uranium naturel, mais uniquement avec de l’uranium enrichi. Les réacteurs à eau ordinaire sont le type de réacteur le plus courant utilisé pour la recherche et la production d’énergie électrique. (Voir aussi enrichissement.)

Réaction en chaîne
Chain reaction

Réaction de fission auto-entretenue au cours de laquelle de nouveaux neutrons, produits par la fission ou division d’un gros noyau atomique, vont à leur tour provoquer au moins une autre fission. Dans un dispositif explosif nucléaire, une réaction en chaîne extrêmement rapide entraîne une libération explosive d’énergie. Dans un réacteur nucléaire, le rythme de la réaction en chaîne est contrôlé pour produire de la chaleur (réacteur de puissance) ou des neutrons pour la
production de matières fissiles (réacteur de production) ou à des fins de recherche (réacteur de recherche).

Réaction en chaîne 

est une réaction dans laquelle un des agents nécessaires à la réaction est produit lui-même par la réaction, entraînant la poursuite de la réaction. Dans une réaction de fission nucléaire, un neutron cause une fission d’un atome fissile produisant un plus grand nombre de neutrons qui à leur tour causent d’autres fissions.

Réaction nucléaire
Nuclear reaction

Réaction qui change la structure nucléaire d’un atome. Un atome se caractérise par un noyau composé de protons et de neutrons (à l’exception des atomes d’hydrogène qui ne contiennent pas de neutrons), autour duquel tournent un certain nombre d’électrons. Les réactions nucléaires peuvent transformer le nombre de protons et de neutrons présents dans le noyau, par l’absorption ou l’émission de particules nucléaires.

Réflecteur (ou tamper)
Tamper

Enveloppe qui permet de réfléchir et retenir les neutrons émis lors de la réaction de fission

Retraitement
Reprocessing

Traitement du combustible nucléaire irradié qui consiste à séparer le plutonium et l’uranium des déchets radioactifs. Le retraitement sert à récupérer le plutonium et l’uranium pour les utiliser dans un réacteur nucléaire, mais le plutonium séparé peut être utilisé pour mettre au point des armes nucléaires.

Riposte graduée
Flexible response

Doctrine nucléaire qui préconise le recours à l’arme nucléaire aux niveaux tactique et/ou stratégique suite à une attaque armée. L’on parle aussi de dissuasion graduée. Elle peut, en effet, conduire progressivement à une escalade du recours à la force nucléaire, par différentes utilisations au niveau tactique puis au niveau stratégique.

Uranium
Uranium

Élément radioactif de numéro atomique 92. L’uranium naturel contient trois isotopes : l’uranium 238 (99,28%), l’uranium 235(0,71%) et l’uranium 234 (0,006%). L’uranium 238 est une matière fissionnable, mais aussi une matière fertile, puisqu’il peut facilement absorber des neutrons et se transformer en matière fissile. Lorsqu’il est percuté par des neutrons à très forte énergie, l’uranium 238 fissionne. L’uranium 235 est un isotope fissile qui, après le processus
d’enrichissement, peut être utilisé pour la fabrication de dispositifs explosifs nucléaires et comme combustible dans les réacteurs nucléaires. Il existe deux types d’uranium : l’uranium faiblement enrichi, qui contient entre 0,71 et 20% d’uranium 235 ; l’uranium fortement enrichi, qui contient entre 20 et 90% d’uranium 235 (l’expression « moyennement enrichi » est parfois employée pour décrire l’uranium contenant entre 20 et 50% d’uranium 235).L’uranium faiblement enrichi peut servir à entretenir une réaction en chaîne lorsqu’il est utilisé comme combustible dans les réacteurs à eau ordinaire. L’uranium fortement enrichi, et plus généralement l’uranium de qualité militaire, sont utilisés pour fabriquer des dispositifs explosifs nucléaires. L’uranium 233 est un autre isotope fissionnable. Il peut être produit avec du thorium 232, mais n’existe pas à l’état naturel. Il s’agit, en théorie, d’une excellente matière pour les armes nucléaires, mais est rarement utilisé dans leur fabrication. L’uranium 233 peut aussi être employé comme combustible nucléaire. Voir aussi enrichissement,
matière fertile et isotope.